
Les lieux de mémoire

Le musée
Le musée ouvre ses portes en 1986, avec une collection initiale composée de témoignages, objets, dessins, photos et documents offerts par d’anciens internés. Parmi ces contributions figure une maquette à l’échelle 1/300, réalisée à partir d’un plan original par Angel Sanchez, lui-même ancien interné.
Ces dernières années, l’Amicale a bénéficié de nombreux dons provenant d’anciens internés, de leurs familles ou amis : 850 dessins et objets, réalisés par des internés, qu’ils soient artistes ou non, durant leur détention. Ces apports ont enrichi de manière significative le musée, qui organise désormais des expositions itinérantes pour faire découvrir ces œuvres uniques.




En 1983, les anciens internés réalisèrent la nécessité de transmettre leur histoire, donnant naissance à l’idée de créer un musée. Les archives n’étant pas encore accessibles, l’Amicale commence à réunir témoignages, objets, dessins, photos, documents donnés par les anciens internés. La maquette réalisée par Angel Sanchez, lui-même ancien interné, est installée dans le musée.
Le musée ouvre ses portes. Il est installé dans une salle mise à disposition par la mairie du Vernet d’Ariège, au deuxième étage du bâtiment. Avec l’ouverture progressive des archives au public, le musée s’enrichit de documents historiques d’époque.
Le musée déménage. La mairie attribue à l’Amicale une salle plus spacieuse et lumineuse, située au rez-de-chaussée, sur la place du village. Ce nouvel emplacement permet notamment une accessibilité aux personnes à mobilité réduite.
En 2009, une exposition permanente composée de quinze panneaux chronologiques et thématiques est mise en place. Ces panneaux illustrent le quotidien des internés dans ce camp de concentration, considéré comme l’un des plus répressifs de France.
Depuis 2021, l’Amicale réaménage l’espace d’exposition afin de mieux mettre en valeur ces œuvres uniques. Ces créations, véritables témoignages visuels, offrent un aperçu saisissant et direct de la vie quotidienne dans le camp.
La perspective du déménagement du musée dans les années à venir, pour investir le bâtiment de l’ancienne gare, donne naissance à un projet de centre d’interprétation en ligne, afin de préparer cette transition et de doter l’Amicale de nouveaux outils. Le Centre d’interprétation virtuel campduvernet.fr est lancé le 1er décembre 2024.

L'espace
Gare-Wagon
L’Amicale acquiert un wagon de type KZ auprès de la SNCF, un modèle « CHEVAUX 8, HOMMES 70 » n’ayant pas servi à la déportation. Installé près de la gare du Vernet d’Ariège, ce wagon offre aux visiteurs un aperçu des conditions inhumaines de transport qu’ont subi les déportés. L’achat, réalisé pour 1 000 €, nécessita un investissement supplémentaire de 6 000 € pour le transport, une opération rendue possible grâce au financement intégral de Fred Samuel, ancien interné.






Cette année marque le lancement de la restauration du wagon, une restauration qui se fera grâce à la collaboration des élèves de l’EREA (Établissement Régional d’Enseignement Adapté) et des jeunes adultes handicapés de l’ESAT (Établissement et Service d’Aide par le Travail) de Pamiers.
La rénovation est inaugurée le 30 juin 2014, à l’occasion du 70ᵉ anniversaire de la fermeture du camp de concentration du Vernet d’Ariège. Quelques jours après, au début du mois de juillet, l’Amicale lance le projet de l’Espace Gare-Wagon, un espace mémoriel entièrement dédié à la mémoire des déportations.
Le wagon est déplacé au niveau de l’ancien quai, où il se situe aujourd’hui.
Le 30 juin, l’Amicale inaugure l’espace Gare-Wagon, à l’occasion du 75ᵉ anniversaire de la fermeture du camp. Ce projet qui a nécessité un travail de recherche colossal, totalisant des milliers d’heures passées aux Archives départementales de l’Ariège est matérialisé dans une série de dix panneaux d’information historique, traduits en espagnol, anglais et allemand. Situé entre la gare et le wagon, cet espace témoigne avec force de l’histoire des déportations liées à ce camp.

Le cimetière
L’histoire du cimetière est intimement liée à celle de l’Amicale des anciens internés du camp créée le 1er décembre 1944.
Le 1er novembre 1945 a lieu la première cérémonie commémorative dans le cimetière.
Fin 1950, dans le contexte de la « Guerre Froide », des mesures de répression (opération Boléro-Paprika) contre diverses associations d’antifascistes étrangers, touchent nombre de membres de l’Amicale, ce qui conduit à sa « mise en sommeil ».
Le cimetière abandonné tombe dans l’oubli pour disparaître sous la végétation et sous les coups de boutoir des engins agricoles, dans une indifférence quasi générale.
Dans sa chronique intitulée « Le Rouge au Front », publiée dans L’Humanité, André Wurmser partage son émotion en découvrant ce lieu à l’abandon.
Le journaliste, profondément touché par la désolation des lieux, exprime une douleur mêlée de honte. Honte de voir que la France a laissé à l’oubli les dépouilles de ses combattants antifascistes, sans leur accorder le moindre hommage.
Cette négligence contraste avec l’attitude de la République fédérale allemande, qui, après la Libération, a rapatrié les corps de ses soldats enfermés au camp du Vernet d’Ariège, rassemblés dans des cimetières militaires, dans la dignité.
Deux initiatives décisives permettront de préserver le cimetière. Durant l’été, un ancien interné garibaldien, Ilario Plinio, reçoit la mission de sensibiliser les autorités et les personnalités influentes à l’importance de sauvegarder ce lieu où reposent plus d’une centaine d’antifascistes.
Plus tard, le 1er novembre, Jean Benoît, journaliste au Monde, publie un article poignant intitulé « Les "oubliés" de la Toussaint », qui attire une attention considérable.
Ces deux actions marquent un tournant : les anciens internés se remobilisent, et l’Amicale reprend son activité avec détermination. Grâce à ces efforts, les tombes sont restaurées, les abords et les accès au cimetière réaménagés, rendant leur dignité aux « oubliés » de la Toussaint et le cimetière est inauguré le 6 octobre 1974. Cependant, le combat contre l’oubli demeure, poursuivant l’œuvre de mémoire et de reconnaissance.
En 1980, la stèle centrale du cimetière, qui indiquait précédemment : AUX ÉTRANGERS MORTS LOIN DE LEUR PATRIE - 1939 devient : À LA MÉMOIRE DES COMBATTANTS ANTIFASCISTES CONNUS ET INCONNUS MORTS POUR LA LIBERTÉ DES PEUPLES
De nombreux aménagements modernes sont réalisés pour donner au cimetière son aspect actuel. Une nouvelle inauguration a lieu le 9 juin 1985.
Le terrain sur lequel se trouve le cimetière est cédé pour un euro symbolique par les agriculteurs. L'amicale y installe le mémorial avec 5 panneaux issus des recherches aux archives départementales de Foix et traduits en espagnol et anglais.
Depuis cette date, chaque tombe est honorée le 1er novembre à 11 heures lors d’une cérémonie ouverte à tous. À cette occasion, chacun est invité à venir déposer un bouquet, perpétuant ainsi le souvenir et rendant hommage aux défunts.
En 2012, l’Amicale a décidé d’équiper chaque tombe d’une lampe solaire. Chacune de ces lampes symbolise la lumière rendue à ce cimetière trop longtemps plongé dans l’ombre. Désormais, ce lieu est non seulement un espace de mémoire éclairant l’Histoire et la tragédie du camp de concentration du Vernet d’Ariège, mais aussi un sanctuaire de recueillement pour les proches. Il est, enfin, un lieu de paix et de sérénité pour ceux qui y reposent.
Chargée de préserver ce témoin du passé, l’Amicale poursuit son travail avec détermination. Cependant, consciente que l’oubli demeure une menace constante, elle reste vigilante pour que cette mémoire collective ne s’efface jamais.




Contact
© 2024. Création Agences Jaïka & Mementa


Cette exposition est constituée de 15 panneaux. Son prêt est gratuit, il est cependant obligatoire de l'assurer pour la durée de son utilisation, en incluant les jours de transport aller & retour. Sa valeur est de 1300 €. Vous devrez laisser un chèque de caution de 150 € qui vous sera rendu après retour et vérification. Le transport aller & retour est à la charge de l'emprunteur.
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